Les avantages de la délégation d'assurance emprunteur

Cette article vous propose un aperçu sur la délégation d’assurance, une opération encore méconnue mais bien avantageuse!

1/12/20256 min lire

Les avantages de la délégation d’assurance emprunteur

Opter pour la délégation d’assurance emprunteur, c’est exercer son droit à choisir librement une assurance autre que celle proposée par sa banque. Ce mécanisme, encore trop méconnu, offre pourtant de nombreux avantages.

1. Des économies sur le coût total du crédit

La première motivation des emprunteurs qui se tournent vers la délégation d’assurance est financière. Les banques proposent souvent des contrats de groupe mutualisés, à des tarifs peu compétitifs et peu personnalisés. En passant par un assureur externe, il est possible de trouver une assurance individuelle adaptée à son profil (âge, profession, état de santé), avec des garanties équivalentes voire supérieures, à un prix jusqu’à 50 % moins cher. Sur la durée totale du crédit, cela peut représenter plusieurs milliers d’euros d’économies.

2. Une meilleure personnalisation des garanties

Les contrats proposés en délégation permettent souvent de moduler plus finement les garanties (décès, invalidité, incapacité, perte d'emploi) en fonction des besoins réels. Par exemple, un travailleur indépendant pourra privilégier une couverture en cas d’arrêt longue durée, tandis qu’un salarié en CDI misera sur une garantie perte d’emploi.

3. Une souplesse accrue dans la répartition de la quotité

La quotité correspond à la part du capital emprunté que chaque emprunteur couvre avec l'assurance. Dans le cadre d’un crédit à deux, il est possible de choisir librement cette répartition. Par exemple : 100 % sur chaque tête pour une couverture optimale, ou bien 70 % / 30 % selon les revenus respectifs. Une bonne répartition permet d’optimiser le coût de l’assurance sans négliger la protection.

Les frais potentiels à anticiper

Changer d’assurance emprunteur peut générer certains frais annexes, bien que dans la majorité des cas, les économies réalisées les compensent largement.

  • Frais de dossier : certaines compagnies appliquent des frais à la mise en place du contrat, généralement un pourcentage entre 5 et 8 % du montant économisé sur l’assurance à partir de la date d’effet du contrat.

  • Frais d’avenant au prêt : la banque peut facturer l’édition du nouvel échéancier lié à l’assurance.

  • Frais de résiliation anticipée : rares mais possibles, selon la date et le type de contrat initial.

Avant de s’engager, il est donc important de faire une simulation détaillée et de demander un devis personnalisé.

Procédure de changement de l'assurance emprunteur ?

Grâce à la loi Hamon (la première année du prêt) et à l’amendement Bourquin (à chaque date anniversaire), il est désormais possible de résilier son contrat d’assurance pour en adopter un nouveau, à garanties équivalentes.

Étapes à suivre :

  1. Comparer les offres d’assurance disponibles sur le marché, vous pouvez utiliser notre comparateur ici.

  2. Sélectionner un contrat présentant des garanties équivalentes à celles exigées par la banque. pour information, il est rare que la banque accepte un dossier ayant des garanties inférieures à celles proposées dans le contrat d’assurance accordé en premier lieu, notre cabinet a un taux d’acceptation supérieur à 90 % sur les dossier proposés.

  3. Obtenir l’accord de la banque (qui ne peut refuser que pour des motifs objectifs de non-équivalence).

  4. Signer un avenant au contrat de prêt pour acter le changement d’assurance.

Un courtier spécialisé peut vous accompagner dans cette démarche pour s'assurer de la conformité du nouveau contrat.

Optimisation du coût de l’assurance emprunteur

Optimiser le coût de l’assurance emprunteur ne se limite pas à choisir le contrat le moins cher. Cela implique une réflexion globale sur l’adéquation des garanties, la répartition de la couverture entre co-emprunteurs et l’analyse de votre profil personnel. Un contrat bien choisi peut à la fois réduire significativement vos mensualités d’assurance et renforcer la sécurité financière de votre foyer.

Comprendre la notion de quotité

La quotité représente le pourcentage du capital emprunté que chaque emprunteur décide de couvrir avec son assurance. Elle peut aller jusqu'à 100 % par tête, ce qui signifie qu’en cas de décès ou d’invalidité de l’un des co-emprunteurs, l’intégralité du capital restant dû sera remboursée par l’assurance.

Dans un crédit à deux, il est possible de répartir cette couverture différemment selon les revenus, les niveaux de risque, ou les responsabilités financières de chacun. La somme des quotités doit obligatoirement atteindre au minimum 100 %, mais elle peut aller jusqu’à 200 % (100 % chacun), pour une double couverture.

Choisir une répartition adaptée à votre situation

Il n’existe pas de « bonne » répartition universelle. Le choix doit tenir compte :

  • Des revenus respectifs : Si l’un des deux emprunteurs perçoit un revenu significativement plus élevé, il peut être pertinent qu’il couvre une part plus importante du crédit (ex. : 70 % contre 30 %).

  • Du statut professionnel : Un salarié en CDI présente un risque moindre qu’un travailleur indépendant. Ce dernier pourrait donc avoir intérêt à être mieux couvert.

  • Des charges assumées par chacun : Si un seul des deux finance les mensualités, une couverture majoritaire ou totale sur sa tête est logique.

  • Du patrimoine et des enfants à charge : En cas de décès, il est important de maintenir la capacité du foyer à rembourser le crédit ou à conserver le bien immobilier.

Ce travail d’analyse est souvent négligé dans les contrats de groupe, où la quotité est généralement imposée de façon uniforme. La délégation permet de reprendre le contrôle sur ce paramètre.

Impact direct sur le coût de l’assurance

La quotité influence directement le montant de la prime d’assurance. Plus la couverture est élevée, plus la cotisation est importante. Ainsi, une double couverture (100 % sur chaque tête) assure une sécurité maximale, mais entraîne un coût double par rapport à une couverture partagée à 50 % / 50 %.

Un bon équilibre permet de réaliser des économies substantielles sans affaiblir la protection globale du ménage. Il s’agit d’un levier puissant d’optimisation, souvent sous-exploité.

Adapter la quotité dans le temps

Ce que beaucoup ignorent, c’est que la répartition de la quotité peut évoluer au cours de la vie du prêt, sous certaines conditions. En cas de changement de situation (mariage, divorce, variation de revenus, changement de statut professionnel), il est possible de renégocier l’assurance et d’ajuster la répartition pour qu’elle corresponde mieux à votre réalité actuelle.

Par exemple, un couple ayant initialement opté pour une répartition 50 % / 50 % peut revoir la couverture si l’un des deux décide de passer à temps partiel, de lancer une entreprise, ou s’arrête de travailler pour élever des enfants. La délégation d’assurance vous offre cette souplesse, à condition de respecter les règles de résiliation en vigueur.

Évaluer les garanties et options inutiles

Optimiser le coût de l’assurance, c’est aussi éviter les garanties redondantes ou superflues. Si certaines garanties sont essentielles (décès, PTIA, ITT), d'autres peuvent être optionnelles selon les profils (perte d’emploi, invalidité partielle, etc.).

  • Un fonctionnaire bénéficiant déjà d’un régime de prévoyance solide peut, par exemple, limiter certaines garanties.

  • Un jeune emprunteur sans risque médical majeur peut éviter les surprimes liées à des options inutiles.

Un bon contrat est un contrat adapté, pas nécessairement le plus complet.

Attention: Comme déjà indiqué dans cet article, il faut s’assurer que les garanties proposées dans le cadre d’une délégation incluent à minima celle proposées par la banque en 1er lieu, à défaut, la banque pourra refuser le changement d’assurance.

Exemple concret : l’impact de la quotité sur le coût d’une assurance

Prenons le cas d’un couple qui emprunte 200 000 € sur 20 ans, avec une assurance à un taux moyen de 0,36 %. Cela représente une prime annuelle de 720 €, soit 60 € par mois.

  • Quotité 100 % sur chaque tête : chaque emprunteur paie 60 €, soit une couverture maximale (sécurité renforcée), mais un coût total annuel de 1 440 €.

  • Quotité 50 % / 50 % : chaque emprunteur paie 30 €, soit un coût total annuel de 720 €, pour une couverture partagée suffisante si les deux ont un revenu équivalent.

  • Quotité 70 % / 30 % : l’emprunteur majoritaire paie 42 €, l’autre 18 €, soit 60 € par mois au total, pour une protection proportionnelle aux charges assumées par chacun.

En ajustant la quotité à leur situation réelle, les emprunteurs peuvent réduire le coût global de l’assurance tout en conservant un niveau de protection adapté.

La délégation d'assurance emprunteur est un mécanisme permettant à un emprunteur de choisir une assurance autre que celle proposée par la banque prêteuse. Ce choix, bien qu'il puisse sembler anodin, constitue un véritable avantage pour de nombreux emprunteurs. En effet, cela leur offre la possibilité de comparer les offres, d'identifier les meilleures garanties, et souvent de réaliser d'importantes économies.